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Mon voyage au Maroc

Mon voyage au Maroc
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26 octobre 2009

Tanger surprise

Est-ce parce que j'avais entendu tellement de commentaires négatifs (Tanger = danger, la ville sale, rien à voir) que j'ai autant apprécié la ville?

Dès que nous sommes sortis de la magnifique gare, nous avons trouvé l'air différent. Plus pur, moins pollué, mais aussi chaud. J'ai bien profité des fruits de mer tout frais de Tanger, une ville située tout au nord du Maroc. On y aperçoit l'Espagne, beaucoup plus proche que je ne l'imaginais.

Tanger est une ville vraiment charmante avec ses petites maisons à flanc de colline, sa médina tranquille et sa kasbah aux portes multicolores. Nous avons aussi passé du temps sur la plage. L'eau était vraiment froide et les jeunes Marocains préféraient jouer au ballon sur le sable plutôt que de faire saucette.

Bon, tout n'est pas parfait, et il y avait bien quelque personnages aux allures louches, peut-être plus nombreux qu'à Rabat. Nous avons aussi découvert un cimetière complètement vandalisé, avec des pierres tombales cassées, des morceaux de bouteilles d'alcool, des seringues et ce que nous croyons être des ossements déterrés...

Mais Tanger reste une de mes expériences les plus agréables au Maroc, peut-être l'une des plus authentiques. C'est le seul endroit où il m'a semblé y avoir une vie après 7h du soir, des familles dans les restaurants et dans les rues un samedi après le coucher du soleil.

Peut-être aussi parce que nous avons pris le temps de respirer l'air de la ville, de la regarder sous tous ses angles, de nous arrêter dans les cafés (à regarder le soleil se coucher du haut d'une falaise en sirotant un thé à la menthe), de découvrir ses particularités. A Fès, j'ai tant visité que je n'ai rien vu. A Marrakech, j'ai si peu visité que je n'ai rien vu. Nous avons trouvons un équilibre parfait à Tanger, une agréable surprise pour mon dernier week-end.

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23 octobre 2009

Une journée plus tôt

Nous avons opté pour Tanger, finalement. C'est plus près, moins compliqué, et c'est notamment la ville de Tahar Ben Jelloun, un de mes auteurs favoris. Nous partons demain matin.

Nous avons pris soin cette fois de choisir un hôtel ni trop cher ni trop bon marché... J'espère ne pas avoir de nouvelles surprises!

Je reviens à Rabat dimanche soir pour... 1 journée. Le vol de mercredi ayant été annulé, je reviens à Montréal mardi. Mon voyage ainsi amputé, je commence à sentir la pression de commencer à acheter quelques souvenirs, de voir tout ce que j'avais prévu visiter en 2 jours, mais que je devrai me résoudre à faire en une seule. 

J'aurais pu revenir jeudi, mais je préfère avoir une journée de battement entre mon retour à la maison et mon retour au travail.

21 octobre 2009

Une semaine

Comme le temps passe vite! Dans une semaine, je serai dans l’avion du retour… Je ne sais pas encore ce que je ferai ce week-end. Je ne prévois pas rester à Rabat, mais nous avons du mal à nous décider : tout semble très loin et mes amis n’ont que 2 jours de congé. Je n’ai pas envie de partir seule. Alors, on hésite : le nord ou le sud?

J’aurais bien aimé aller à Essaouira. Malheureusement, c’est beaucoup trop loin en train et en autobus. Peut-être irons-nous à Chefchaouen. Ce n’est qu’à 6 heures d’autobus de Rabat…

L’école va me manquer. Je commençais à m’habituer à mon nouveau rythme de vie. Lever à 5h, après le chant du muezzin (je crains le retour à un horaire de soir), départ de la résidence à 7h50, délicieuses crêpes marocaines servies à la terrasse de l’école, début des cours à 8h30, pause thé à la menthe sucré à 10h45, fin des cours à 13h, tajine et salade pour dîner… Sans compter les nombreuses heures assise dans le jardin de l’école, à bavarder avec mes camarades de toutes les origines, à faire mes devoirs ou à prendre des cours d’après-midi.

L’internet n’a jamais fonctionné à 100% à la résidence. J’ai abandonné l’idée. Je dois d’ailleurs avoir vidé ma chambre au plus tard samedi matin. Je compte m’installer dans un hôtel du centre-ville de Rabat pour mes deux derniers jours, lundi et mardi. Je n’ai pas encore réglé les derniers détails de mon transport entre Rabat et l’aéroport de Casablanca, mais j’espère ne pas devoir retourner à Casablanca pour mon dernier soir (je déteste trimballer mes bagages). Le trajet entre les deux villes prend une heure, et les petits taxis ne sont pas autorisés à changer de zone. Peut-être serai-je obligée de prendre le train, auquel cas je ne garantis pas le retour de mon super-sac à roulettes pliable, si difficile à trouver : il a déjà beaucoup souffert et est percé.

J’aurais pu profiter de mes deux dernières journées pour explorer encore un peu le Maroc, mais je n’en ai pas envie. Le mois a été difficile et je préfère prendre le temps de marcher dans la médina (et d’acheter des souvenirs!), de bouquiner et de découvrir encore un peu cette ville où j’ai passé 4 semaines, mais que je connais encore si peu…

18 octobre 2009

Marrakech ou l'art de la désorganisation

Je vais garder un souvenir impérissable de mon week-end à Marrakech, mais peut-être pas pour les bonnes raisons…

La semaine dernière, avec deux amis de l’école (une Franco-Américaine et un Britannique), nous avons décidé d’organiser un week-end à Marrakech. Je ne voulais surtout pas manquer cette ville et il ne me reste plus qu’une semaine et demie au Maroc.

Nous avons demandé à l’école de nous suggérer des hôtels, mais nous nous y sommes mis un peu tard. Nous n’avons trouvé aucune chambre en occupation triple dans un hôtel connu par l’école.

La personne à la réception a donc appelé des hôtels trouvés au hasard, sur le web. Nous avons trouvé une chambre à 300 dirhams par personne (environ 42$), ce que nous trouvions bien cher, mais ce qui nous assurait un certain confort.

Arrivés là, nous avons finalement compris que c’était 300 dirhams en tout (donc environ 14$ par personne). À ce prix-là, disons qu’il ne faut pas s’attendre à grand-chose. Et, effectivement, la chambre n’en valait pas plus…

Nous avons passé toute la nuit à nous raconter des peurs (on a même tourné une petite vidéo des lieux). Nous étions, semble-t-il, les seuls clients de cet hôtel qui compte au moins 250 chambres, réparties le long de corridors lugubres (c’est une sensation vraiment bizarre de loger dans un grand hôtel vide). Tout était sale, le robinet de la salle de bain ne fermait pas (le plancher était inondé à notre «réveil») et son débit augmentait ou diminuait de façon soudaine sans qu’on n’y touche. Nous avons trouvé un insecte non identifié marchant sur le bord du lavabo. Il y avait une télé avec des trous à la place des boutons, des empreintes au plafond, des murs bleus devenus noirs. La porte donnant sur le petit balcon arrière ne fermait pas, et nous nous sommes littéralement barricadés dans la chambre, avec de petits bureaux, à mourir de chaleur dans ce lieu étroit. Nul besoin de dire qu’aucun de nous n’a dormi.

Mais qu’est-ce qu’on a ri, quand même!

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Nous sommes arrivés à Marrakech en début d’après-midi samedi. Après avoir mangé et changé trois fois de chambres (les autres étaient pires), nous nous sommes dirigés vers la médina. Nous nous sommes perdus. Nous sommes dons arrivés assez tard à la mosquée de Koutoubia et à la place Jemaa el Fna, le cœur de Marrakech.

La place bouillonnait d’activités, des charmeurs de serpents aux singes en laisse, en passant par les clowns mal rasés, les musiciens, les travestis costumés en danseuse du ventre… Un cirque un peu particulier, avec des masses de touristes dévalant tout autour, et de nombreuses motocyclettes se faufilant à toute allure entre tous ces obstacles.

Il était trop tard pour visiter des musées, alors nous nous sommes rabattus sur les souks colorés. Bon, j’ai visité plusieurs souks au Maroc et ailleurs, ils vendent tous les mêmes produits et je n’ai encore rien acheté. Mais j’aime l’ambiance particulière de ces endroits.

Nous avons ensuite essayé de passer le temps (pas question de passer la soirée à l’hôtel), en prenant des cafés et en mangeant. Miam, du couscous (un samedi, je ne savais même pas que c’était possible!)

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Ce matin, nous avons décidé de partir assez tôt de l’hôtel pour profiter un peu de Marrakech. Oups, deux boutiques situées près de notre hôtel où nous voulions aller étaient fermées. Après un arrêt déjeuner, nous nous sommes dirigés vers la médina. Nous avons marché longtemps sous un soleil de plomb. Oups, tous les musées/vieilles maisons ferment pendant deux heures pour la pause du dîner.

N’y tenant plus, nous avons pris un taxi vers la gare et sommes rentrés «à la maison», à Rabat, deux heures plus tôt que prévu.

Je ne sais pas si je pourrai vraiment dire que je suis allée à Marrakech, j’ai l’impression d’être passée complètement à côté. Vive la désorganisation!

12 octobre 2009

Le Sahara

Ah, le désert!

Quel endroit incroyable tout de même. Du sable à perte de vue, un soleil éblouissant et aucune ombre où se cacher.

Le désert du Maroc est probablement le plus beau que j’aie vu. Il est fait de dunes (et non de rochers comme ceux d’Égypte) d’une couleur orangée. Son sable est fin et soyeux. Et la lumière est tout simplement incroyable.

 

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Nous sommes partis vendredi matin sous un soleil splendide. Premier vrai arrêt : Ifrane, une jolie petite ville à quelques heures de Rabat. Je n’ai jamais vu la Suisse, mais mes camarades ont dit que ça lui ressemblait. Des jardins tout propres, un grand lac cerclé d’arbres, des feuilles mortes qui dansent dans le ciel, des maisons aux toits pentus, pour la neige. LA NEIGE? Hé oui! Il neige l’hiver au Maroc, du moins à certains endroits. Ifrane est l’endroit où il en tombe le plus et les Marocains viennent y pratiquer des sports d’hiver. Charmant, vraiment.

Nous avons roulé sous des paysages changeants, traversant les montagnes du Moyen Atlas et du Haut Atlas central. C’est beau, le Maroc. J’aurais voulu étudier dans la camionnette, mais je ne pouvais pas. J’avais le nez collé à la vitre, fascinée par cette diversité de la nature. Des moutons, des chèvres et des vaches paissaient tranquillement sur le bord des routes, tantôt dans une pelouse luxuriante, tantôt cherchant les quelques pousses accordées par une terre aride. Nous avons aussi vu des singes, dont une maman avec un bébé sur le dos, en traversant un grand parc au retour!

J’ai aussi remarqué beaucoup de gens à bicyclette sur le bord des routes, en nombre grandissant vers le sud-est. Nous avons vu des groupes d’écoliers en vélo à la sortie des classes. (C’est la première fois que je vois autant de bicyclettes dans un pays d’Afrique du Nord.) 

 

Nous nous sommes arrêtés à Erfoud, où nous avons passé la nuit dans un hôtel très confortable, avec piscine, grand buffet et touristes à chapeau. Bien sûr, j’ai mangé du couscous (c’était vendredi. Couscous Friday!)

 

Le lendemain, nous avons visité la ville avec un guide berbère. Fiers touristes, nous nous sommes tous acheté un grand foulard (6 mètres de long!) et l’avons enroulé sur nos têtes à la manière des touaregs. Qu’est-ce qu’on avait l’air bien pour notre expédition!

 

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Nous sommes arrivés à Merzouga en fin d’après-midi, point de départ de la «vraie» aventure.

Pour se rendre au camp où nous devions passer la nuit, il fallait faire environ 1h30 de route. À dos de dromadaire, bien sûr! 

 

Ça semble très romantique, mais le dromadaire n’est pas un animal confortable. Il aurait fallu nous voir, ce matin, à l’école. On pouvait reconnaître les «survivants» de l’expédition à leur démarche. Nous marchons tous comme des zombies après les 18 heures en minifourgonnette (en tout) et les 3 heures à dos de chameau!  

 

En plus, mon dromadaire était un vrai rebelle. Les Berbères attachent de quatre à six dromadaires les uns aux autres, à la queue leu leu, et les guident jusqu’au camp. Le mien a commencé par vouloir manger les bouteilles placées dans la sacoche de la selle du dromadaire devant moi. Le guide l’a détaché et l’a rattaché à un autre dromadaire. Sauf qu’il ne voulait pas travailler. Par deux fois, il a fait la grève en détachant la corde et en s’arrêtant, tout bonnement…

 

Le soleil venait tout juste de se coucher quand nous sommes arrivés au campement. Les guides ont chanté, ont joué du tam-tam, ont raconté des blagues, pour nous faire patienter jusqu’au repas, en nous servant du «whisky berbère» ( a.k.a. du thé à la menthe. Les musulmans ne boivent pas d’alcool). Nous avons ensuite partagé un grand plat de tajine au poulet, le meilleur que j’aie mangé depuis mon arrivée. Et j’en mange tous les jours, sauf le vendredi. (Anecdote : il faisait noir et on ne voyait pas trop ce qu’on pigeait dans le plat commun. Il était trop tard quand j’ai croqué dans un morceau de citron, pelure incluse, ajouté au plat pour donner une saveur et non pour être mangé. Intense comme goût!).

 

Le ciel était irréel. Des millions et des millions d’étoiles. On voyait très bien la Voie lactée. C’était magique.

 

Le lendemain, nous nous sommes levés tôt pour admirer le soleil grimper doucement en haut des dunes.

L’expérience était malheureusement déjà terminée, plusieurs heures de route nous attendaient. Nous avons donc repris nos montures et sommes repartis vers Merzouga.

Et je suis encore tombée sur le même jamal majnoun! Un dromadaire fou… 

 

Mais il était un peu moins rebelle que la veille. Nous avons dû nous arrêter une seule fois à cause de lui, pour réajuster la selle (disons que je tanguais plus qu’il le faut!) Une randonnée très douloureuse pour les jambes et les bras. Mais le genre d’expérience dont on oublie la douleur une heure plus tard pour ne garder que les bons souvenirs. Ok, disons... une journée plus tard. 

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8 octobre 2009

Demain, le désert

J'ai finalement internet dans ma chambre, mais il est très capricieux. Je peux aller sur la plupart des sites d'information, sur Google, sur mon blogue, mais je ne peux pas consulter mes e-mails ou Facebook. À suivre...

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Je pars demain matin pour le désert. Neuf heures de route, un hôtel la première nuit à Erfoud et une nuit sous les étoiles dans le désert à Merzouga. Sans oublier les balades en chameau!

C’est organisé par l’école, ce qui simplifie grandement les choses.

Nous serons 11 étudiants en tout. Ce qui rend le désert beaucoup moins désert, mais bon…

Sinon, je continue de visiter Rabat, une ville plutôt tranquille, comme le sont parfois les capitales.

J’ai visité la nécropole de Chellah, une autre cité romaine, dont il reste quelques ruines. Je ne m’intéresse pas particulièrement aux pierres démolies, aussi historiques soient-elles (désolée si j’en offense certains). Cependant, la vue sur la ville voisine de Salé et le jardin exotique derrière le site valaient le détour. Des orangers, des fleurs roses, orange, blanches, des palmiers… Beaucoup de moustiques aussi, mais l’endroit est vraiment magnifique. Avec de nombreux chatons, qui ont toujours le flair pour trouver les meilleurs endroits où faire la sieste.

Hier, je suis allée au souk avec des camarades de classe. On se prépare pour notre excursion dans le Sahara. Merzouga se trouve au sud-est du Maroc, près de la frontière algérienne. Sur les conseils des responsables de l'école, nous sommes parties à la recherche de grands foulards, pour se cacher le visage du sable.

Le souk de Rabat manque un peu de vie, avec ses allées perpendiculaires les unes aux autres. Mais bon, au moins, on n’est sûr de ne pas se perdre (ce qui enlève par contre tout le charme des visites au souk…)

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Petite parenthèse, que je n’ai jamais pu ouvrir étant donné l’oubli de ma clef USB et l'absence d'internet la semaine dernière : je suis allée manger avec des Québécois quelques jours après mon arrivée!

Il y avait une autre Québécoise au centre, mais elle a quitté le Maroc samedi dernier. Elle m’a invitée pour un souper avec deux agents de l’immigration de la Belle province et une future immigrante. Coïncidence : elle a environ mon âge, a travaillé au Qatar et est… journaliste! Ça faisait beaucoup rire les autres: j'ai ce qu'elle veut et elle a ce que je veux (pas que je vivrais au Maroc, mais plutôt au sens large de travailler dans un pays arabe).

On a mangé dans la cour intérieure d’un restaurant français, sous les palmiers. C’était très sympathique. 

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J’ai hâte de prendre des photos du désert, il paraît que l'endroit où nous allons est incroyable (en espérant que le sable ne nuira pas trop à mon appareil. J’ai oublié de m’amener un grand sac de plastique hermétique et c’est introuvable ici)!

4 octobre 2009

Fès

Comme je n’ai toujours pas l’internet à la résidence (et apparemment, je ne l’aurai jamais, si j’en crois l’expérience d’une autre fille arrivée ici il y a deux mois déjà), j’avais pris la peine de taper mon «post» d’avance jeudi et de le mettre sur une clef USB pour le transférer sur le blogue à partir de l’école (je n’aime pas écrire directement sur des claviers français). Mais comme je l’ai oublié chez moi… je vais sauter directement à mon week-end à Fès. MEKNÈS Je suis partie de Rabat très tôt samedi matin pour prendre le train, accompagnée d’une camarade de classe américaine. Direction : Meknès, environ 2 heures à l’est de la capitale (en train rapide. Le train lent met près du double). Meknès est l’une des villes impériales du Maroc, avec ses grandes portes anciennes, son mausolée, son vieux souk. Nous y avons passé quelques heures, le temps de visiter un musée, de se perdre dans le souk et de prendre une bouchée sous les yeux implorants des chatons. À environ 45 minutes de voiture de là se trouve de site de Volubilis (que tout le monde semble prononcer Vlblss… Les voyelles étant facultatives, je crois.) Il s’agit des ruines romaines les plus importantes du Maroc. L’endroit est calme. La route pour s’y rendre était tout à fait charmante, bordée d’oliviers. Après notre visite, nous avons pris un «grand taxi» pour Fès. Il existe deux types de taxis au Maroc : les «petits taxis», qui ont une couleur unique dans chaque ville et ne peuvent pas en sortir, et les grands taxis, blancs, plus spacieux, avec… toujours 6 passagers. C’est-à-dire, deux sur la banquette avant (auxquels il faut ajouter le chauffeur), et quatre sur la banquette arrière, entassés les uns par-dessus les autres. Heureusement que Fès est à moins d’une heure de route! Fès est une autre ville impériale, plus grande et plus touristique que sa cousine. J’aime beaucoup ces villes anciennes avec leurs remparts encore bien en place, les petites maisons de pierre couleur or. Si ce n’était de toutes ces soucoupes satellites qui défigurent le paysage, on se croirait vraiment au Moyen-Âge! Nous avons dormi à Fès et entrepris de visiter la médina assez tôt. Nous avons d’abord trouvé un chauffeur de taxi pour nous amener en haut d’une colline, d’où nous avons pu admirer la vieille ville. Fès est particulièrement reconnue pour son artisanat et ses immenses souks labyrinthiques. Nous sommes donc allées nous y perdre un peu. On nous avait dit qu’il était impossible de s’y retrouver. Heureusement, la ville a installé récemment un système d’étoiles de couleur, qui permet de suivre différents circuits thématiques sans se perdre. Malgré tout, nous avons dû demander notre chemin à maintes reprises, les petites allées étant si nombreuses… Nous avons visité des musées, des vieilles maisons et une tannerie. L’odeur était particulièrement forte, mais c’était vraiment intéressant de grimper sur la terrasse pour voir les tanneurs travailler la peau d’animaux dans de grands barils. L’intérieur des maisons est aussi impressionnant, avec ses mosaïques, ses couleurs, son bois travaillé, son stuc semblable à de la dentelle. Les allées étroites de la vieille ville, couvertes et faites de pierre, permettent de rester au frais. Fès est une ville beaucoup plus chaude que Rabat et Casablanca, toutes deux situées sur le bord de l’océan. En sortant du souk, on s’est aperçu qu’il faisait au moins 40 degrés! J’avais l’impression d’avoir mis ma tête dans un four tellement la chaleur était intense… Nous sommes rentrées à Rabat, non sans avoir d’abord goûté un plat traditionnel marocain : une pastilla aux pigeons, sorte de pâte feuilletée sucrée recouverte de sucre en poudre et de cannelle, fourrée aux pigeons, aux oignons et aux épices. C’était vraiment bon! Avec les tajines quotidiennes de l’école et le «couscous Friday», je sens que je suis bien servie côté cuisine marocaine!
29 septembre 2009

Rabat

Dimanche, 14h

-Monsieur, comment je peux avoir internet?

-Reviens demain.

 

Lundi 13h30

 

-Monsieur, comment je peux avoir internet?

-Va voir Siham.

-Siham, comment je peux avoir internet?

-Mets ton nom sur la liste.

 

--

 

-Monsieur, monsieur, quand vais-je avoir l’internet?

-As-tu mis ton nom sur la liste?

-Oui.

-Alors, tu devrais l’avoir vers 8h ce soir.

 

20h15

 

-Monsieur, vous avez des nouvelles pour l’internet?

-Le technicien sera de retour dans une demi-heure.

-Une demi-heure?

-Disons une heure.

 

21h15

 

-Monsieur, est-ce qu….

-Il n’est pas arrivé, il va venir te voir. Tu peux rester dans ta chambre.

 

22h30

-....

-Il n'est pas arrivé.

-D'accord, je vais me coucher.

 

23h

Toc-toc-toc

-Il est arrivé. Il va venir te voir dans quelques minutes.

 

00h

N'y tenant plus, je vais me coucher.

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Outre leur idée de temporalité toute relative, j’apprécie beaucoup les gens de ma résidence. 

 

Je suis arrivée à Rabat dimanche. J’ai pris le train de Casablanca. J’aime les trains. Ça me rappelle quelque chose de l’enfance. Pourtant, je ne me souviens pas l’avoir pris petite. Mais il y en avait tellement dans les dessins animés que l’aspect magique est resté: quand je serai grande, je prendrai le train moi aussi.

 

J’ai eu beaucoup de chance de tomber sur un chauffeur de taxi soucieux (peut-être est-ce dû au fait qu’il a fait monter une autre femme avec moi (donc que je payais en partie pour elle)? Ou que je sois descendue à la mauvaise gare, doublant le prix de la course?).

 

Enfin. Pour une fois que j’avais une adresse et que le chauffeur connaissait la rue, ça ne pouvait pas fonctionner. Comme demandé, il m’a laissée devant le 3, Ahmed Blafrj. Comme c’est le quartier des écoles et des ambassades, tous les bâtiments sont cernés de hauts murs blancs. L’endroit semblait désert. Il a appelé le centre où je devais aller. Ils lui ont dit : devant la petite porte. Je suis restée devant la petite porte, à frapper à en avoir les mains rouges, à sonner frénétiquement. Le taxi attendait toujours, pas tellement rassuré. Il a rappelé. « Reste devant la petite porte.» Je lui ai répondu que c’était impossible que je sois devant la bonne porte et que je n’allais pas rester immobile devant une porte pendant des heures. La dame a pris son téléphone et a appelé. « C’est de l’autre côté». Le chauffeur a repris mes bagages et nous sommes repartis.

 

Finalement, le centre où j’étudie est en diagonale de l’endroit où j’étais. Deux bâtiments, deux côtés de rues, une adresse.

 

Comme quoi, les adresses, ça sert à quoi?

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J’avais pratiquement une délégation qui m’attendait, après tous ces coups de fil. Bouchra, une employée qui s’occupe notamment de notre ménage, a traversé la rue en courant, m’a accueillie comme une vraie survivante, prenant mon bagage d’une main et ma main de l’autre. On s’est alors jetées devant les voitures. Devant mon hésitation, elle a dit : «Tu es marocaine maintenant, viens.»

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Le centre est magnifique. Très propice à l’étude. C’est une grande maison tout de blanc et de bois. Il y a une vaste cour, des ordinateurs, une cuisine (ils servent les déjeuners et les dîners). J’étais impressionnée.

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Bouchra m’a ensuite amenée à ma résidence. Sur le site internet, trois résidences étaient décrites et j’ignorais laquelle serait la mienne. Les deux premières étaient plus petites, avec salle de bain, salon et cuisine communs.

Je suis tombée sur la troisième. Plus qu’une chambre, c’est comme un 11/2.

La résidence pour filles est près d’une université marocaine. Ça devait être la rentrée pour elles aussi, parce que j’ai croisé plusieurs parents les bras chargés d’effets personnels.

Le bâtiment est entièrement neuf et sent la peinture. J’ai une chambre avec deux lits, une fenêtre, deux grandes tables, deux chaises, des étagères, des armoires à clef, une salle de bain et une petite cuisinette avec frigo. Tout est neuf! Les matelas et oreillers sortent directement de leur emballage en plastique, le frigo vient tout juste d’être mis en fonction.

La résidence est composée de 6 bâtiments qui donnent sur une grande cour intérieure, avec des bancs, des palmiers, des fleurs. Hier, quand je suis arrivée (c’était dimanche, donc encore un jour de week-end), il y avait des boîtes empilées dans l’entrée de mon bâtiment. Ils ont installé des fauteuils en cuir noir avec des tables aujourd’hui. J’ai hâte de pouvoir les utiliser!

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Sinon, je n’ai encore rien vu de Rabat. Il y a des excursions prévues avec l’école, en arabe. Je profiterai de l’occasion pour voir le centre-ville, puisque, pour l’instant, je suis dans un quartier où il n’y a rien à voir (nous sommes juste à côté du ministère de la Communication).

Malgré cela, comme il y a plusieurs résidences étudiantes dans le coin, il y a des deux restos et des dépanneurs à cinq minutes de marche.

J’ai vraiment l’intention de profiter de mon séjour pour étudier. Je compte me promener le week-end (je veux voir Meknès, Fès, Marrakech et le désert), mais je veux surtout approfondir ma connaissance de la langue. Tout est mis à notre disposition dans ce sens, aussi bien rentabiliser tout ça.

Je vais tâcher de continuer d’écrire, mais disons qu’il n’y aura pas de nouvelles photos tous les jours!

26 septembre 2009

Dur, dur

Après presque douze heures de sommeil, le réveil a été difficile. Ce n'est pas le décalage horaire qui me donnait envie de rester au lit toute la journée, mais un vilain rhume qui me donnait mal à tous les os du visage. Mais je me suis poussée hors du lit, trop inquiète à l'idée que l'hôtel alerte les autorités sanitaires (en arrivant à l'aéroport, les passagers doivent maintenant remplir une fiche attestant qu'ils n'ont pas les symptômes de la grippe. Nous avons dû passer à travers un détecteur de chaleur corporelle. Je suis chanceuse de ne pas avoir été fiévreuse à ce moment, vu l'endroit d'où j'arrivais!).

MOSQUÉE HASSAN II

Je comptais prendre un tour guidé avec mon hôtel pour voir la mosquée Hassan II et le quartier des Habous, mais c'était beaucoup trop cher pour une seule personne et aucun autre client n'a manifesté d'intérêt. J'ai donc pris un «petit taxi» rouge pour y aller.

La mosquée a été érigée en partie sur l'eau, en référence à une sourate du coran. Elle a été inaugurée en 1993. Plus de 100 000 personnes peuvent y prier, si on inclut l'esplanade.

C'est vraiment magnifique. La plus belle construction, toutes catégories confondues, que j'aie vue, avec son minaret ocre et vert. De loin, elle en impose, avec l'eau qui se jette à ses pieds (je ne sais pas si c'est dû à mon rhume, mais j'étais totalement aveuglée, incapable de garder les yeux ouverts sur l'esplanade avec le soleil, l'océan et la couleur de la mosquée).

De près, la qualité des détails saute aux yeux. Les sourates gravées dans les murs, les colonnes en marbre (du nombre des architectes ayant travaillé sur le projet), les moucharabiehs (les femmes prient au deuxième étage, cachées derrière des genres de paravents en bois de cèdre sculptés. Elles ont même un escalier électrique pour s'y rendre!), les mosaïques, sur les murs et au plafond. C'est même une mosquée «décapotable», pour reprendre l'expression de la guide, puisque le toit s'ouvre pour permettre l'aération! Le sol est en marbre, en partie recouvert de tapis marocains. Au sous-sol, ils ont faits des hammams (bains de vapeur) pour hommes et pour femmes.

Seul bémol: l'endroit manquait un peu de vie. Nous n'étions que des touristes dans la salle des prières. Aucun vieillard assis dans un coin. Aussi, le hammam que nous avons visité n'est pas encore en fonction et ne sert qu'aux visites... obligatoirement guidées. Impossible de flâner dans la mosquée comme c'est le cas ailleurs.

 

QUARTIER DES HABOUS

J'ai repris un petit taxi rouge pour aller au quartier des Habous, un (autre) souk près du palais royal. J'y ai croisé davantage de Marocains que d'étrangers et l'ambiance était beaucoup plus calme. Ce n'était pas un souk labyrinthique, mais plusieurs échoppes le long des rues. Disons que ça change beaucoup la dynamique!

Par ailleurs, je n'ai pu résister à la tentation de m'acheter une djellaba à capuchon aujourd'hui. Pratiquement toutes les femmes portent cette grande robe par-dessus leur vêtement, le capuchon pointu dans le cou. Avec leurs babouches pointues recouvertes de pierres et de brillants aux pieds, elles ont des airs de petits lutins. Mais c'est vraiment joli.

La mienne est bourgogne. Je l'ai mise pour aller souper. Si je cherchais une façon de passer inaperçue, eh bien, ce n'est pas la bonne. J'avais l'impression que les gens me dévisageaient encore plus qu'avant. Si c'est possible...

Autre chose un peu curieuse: quand je m'adresse aux gens en français, ils me répondent en anglais (alors que je sais qu'ils parlent français). Quand je m'adresse à eux en arabe, ils me répondent en français. Comme j'ai un accent inconnu dans toutes les langues, ils n'arrivent pas à choisir... et moi non plus, on dirait, puisque je finis souvent par mélanger les trois.

Je pars pour Rabat demain. J'ai bien hâte de voir ma chambre pour le prochain mois.

 

25 septembre 2009

Arrivée au Maroc

Je suis arrivée à Casablanca un peu après 7 heures ce matin. Il faisait 19 degrés, un soleil resplendissant.

Comme son nom l’indique, Casablanca (Dar el-beida) est une ville faite de… maisons blanches. C’est très joli. De loin, la ville a l’air d’une forteresse d’un autre âge. De près, on peut admirer les détails de finition des immeubles, les balcons, l’architecture en général (voir photos). Casablanca me fait beaucoup penser au Caire. En moins chaotique!

J’ai beaucoup marché aujourd’hui. Je me suis perdue à maintes reprises. Quand j’ai décidé de rentrer pour une sieste, je ne trouvais plus mon chemin! Ce qui est bien malcommode quand on ne sait même pas le nom de la rue sur laquelle se trouve l’hôtel. (Mais à quoi bon savoir le nom des rues quand même les habitants de la ville ne connaissent pas les noms officiels? D’ailleurs, quelques enseignes faciliteraient bien des choses…).

La ville a été dessinée par des Français, avec des ronds-points. À force de tourner en rond, on finit par y comprendre quelque chose. Enfin, j’ai dû y comprendre quelque chose, puisque j’ai retrouvé mon chemin… une heure plus tard.

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J’ai commencé ma visite de la ville ce matin par un petit tour au marché central. C’est un souk alimentaire mi-couvert, avec des boucheries, des poissonneries (il paraît qu’on peut y acheter du poisson frais et demander aux restaurateurs des alentours de le faire cuire. À l’heure où j’y suis allée, il était encore trop tôt pour le faire), des étals de fruits, des cafés. Et des chats qui se promènent comme de fiers petits caïds au milieu de tout ça.

Ensuite, je suis allée dans la vieille ville et j’ai été un peu déçue : moi qui avais prévu passer une bonne partie de journée à la visiter, je m’aperçois que… je l’ai déjà fait. La vieille médina est en fait un souk que j’ai passé plusieurs heures à arpenter lors d’une escale en route vers Le Caire il y a deux ans. Mon hôtel était tout près.

J’ai donc déambulé sans grand enthousiasme dans les allées étroites, bordées de maroquineries, de décorations en cuivre et de djellabas.

Sinon, j’ai aussi découvert une rue piétonnière assez chouette près de mon hôtel, avec des palmiers un peu partout (mais plusieurs boutiques étaient fermées dans la journée, à cause du week-end, j’imagine). J’ai mangé mon premier couscous du vendredi, des grains légers, parfaitement cuits, avec des légumes, de l’agneau, des oignons caramélisés et des raisins. Délicieux!

Puisque c’est vendredi, je n’ai pas pu visiter la mosquée Hassan II, la principale attraction de la ville. Je compte m’y rendre demain et explorer la corniche du même coup. Peut-être vais-je même y aller avec un guide. Histoire de m’éviter bien des détours inutiles!

 

 

 

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